Tuesday, April 18, 2006

Aéroport, Rhum et Au revoir

Tout le monde pleure, tout le monde cours, tout le monde parle au téléphone, tout le monde se cherche un stationnement, tout le monde guette leurs bagages, tout le monde cherche, tout le monde regarde tout le monde. Observation d'un lieu inhabituel qui, ma foi, est fort stressant.

40 ouest, heure de pointe, des camions, des coups de klaxon, une conversation, des souvenirs et des rires... entrecoupés de quelque jurons. Je risque ma vie et j'arrive.

Pépin, quel stationnement suis-je sensé choisir ? La voie principale qui traverse l'aéroport P-E Trudeau est, avec ses milles et un panneau de stationnement, une véritable autoroute : Stationnement journalier, de semaine, de courtoisie, 36$, 16$, 10$, 6$, service de navette, pas de service de navette, service de valet, besoin d'une vignette, carte de crédit, payez comptant... Autant de décisions à prendre que de je m'en foutisme de ma part. Tout ce que je veux, c'est stationner ma voiture et retrouver le confort de mes pieds. J'adore Montréal, mais pas nécessairement son rythme de dingue... au volant surtout.

Je stationne ma voiture dans une espace quelconque, j'ai aucune idée de la valeur de cet espace et je m'en fou carrément. Tout ce que je sais, c'est que je suis toujours à une impressionnante distance du building centrale. Mais je suis débarrassé de la plaie qu'est ma voiture, déjà c'est mieux... il ne me reste qu'a espéré qu'elle sera toujours là à mon retour.

Une attente interminable à différents guichets nous attend... billet, pesée de bagage, rayon x, question sur le contenu, payer l'excédent. (seulement 40 kilos d'excédent... et 399$... ah ces français)

Un endroit comme celui-là est tellement stressant qu'on en oublie presque ce que nous sommes venus y faire.

En guise d'au revoir, on se décide à tuer le petit 2h avant le départ au bar de l'aéroport. Le bar a le mérite d'être classe, mais ils possèdent surtout des télévisions pour regarder le match du CH.

C'est le temps pour un dernier verre, un rhum & coke évidemment. Les prix sont d'une autre planète : 9$ l'unité. Je souligne à la barmaid, avec mon humour du dimanche, que l’on n’est pas au Centre Bell. La réponse est un subtil sourire en coin sans parler... Bon d'accord la grande, tu n'y es pour rien. Je sors mon 10$ et rajoute même une autre pièce pour compléter le pourboire... j'ai toujours beaucoup de volonté dans mes protestations.

Je ne me rend pas compte, on parle parle et parle en ne réalisant pas que l'on ne se reverra probablement jamais. C'est dans des moments comme celui-là que l'on reconnaît ses amis. Ce rhum&coke m'a peut-être coûté 11$, mais j'en ai absolument rien à foutre, car ce fut le dernier que j'ai bu en compagnie d'un sacré bon pot, le meilleur que j'avais ici à Montréal.

Le temps d'une dernière accolade et d'une franche poignée de main, la ville m'apparaît soudainement beaucoup plus grande...

9 Comments:

At 8:59 AM, Blogger Nicole said...

C'est un superbe texte, Olivier.

Les «Au revoir» ne sont jamais faciles; tu viens de me le rappeler.

 
At 3:26 PM, Blogger Maggie said...

Tu t'en vas où donc ?

(et bon voyage...?)

 
At 3:43 PM, Blogger Olivier said...

@Maggie: Je suis toujours à Montréal, c'est mon ami/coloc qui est reparti chez lui ! (en France)

 
At 4:09 PM, Anonymous Anonymous said...

woah... C'est vraiment touchant... j'ai vécu ça en octobre dernier aussi, mais je crois que je n'ai pas aussi bien su rendre mon désarroi que toi...

 
At 9:53 PM, Blogger Nita said...

Jolie texte. Mais pourquoi dire que c'est un adieu définitif? Prends le comme une ouverture privilégié vers la France...

 
At 11:59 PM, Blogger Olivier said...

@Nicole: Haha je viens de voir ta subtil correction... tu as tout à fait raison, Au revoir en deux mots... pas le choix de corriger ça !

 
At 12:01 PM, Anonymous Anonymous said...

Salut O, sOlide tOn pOst. Les femmes vOus n'avez qu'à prendre un numérO et attendre puisque ce jeune hOmme en fera tOmber plus d'une sOus sOn charme avec des pOsts de ce genre! C ya lgrOs et it will be a pleasure tO read yOu again my friend!

 
At 8:17 PM, Blogger Nicole said...

Le pire c'est que j'essayais même pas de te corriger, sous le coup de l'émotion que ton billet a fait naître, tu aurais eu une faute par mot que je ne l'aurais même pas remarqué :-)

Mon tour d'être sans rapport : ton p'tit slogan, sous le nom de ton blogue... je n'ai allumé sur le jeu de mot qu'hier seulement!! Mais j'avoue qu'il est excellent!! :-)

 
At 3:13 PM, Anonymous Anonymous said...

Salut mon ptit O! Je me souvenais que ce post avait été le 1er qui m'avait fait remarqué ta qualité d'écriture, alors chu revenu le lire... pi finalement, ce Portuguais (français), tu l'as revu plus que tu croyais ;p

Excellent texte et si Jé l'a pas lu, envoie-lui, il va être fier d'être ton ami!

Tito

 

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