Monday, May 08, 2006

Prix de consolation

Il y a de ces moments où il vaudrait mieux prendre son trou et laisser parler la raison plutôt que de faire à sa tête. Je suis quelqu’un de relativement orgueilleux... surtout lorsqu’il est question de sports compétitifs. Je n’aime pas me faire marcher sur les pieds, et des fois, je suis un peu comme la grenouille qui se pense plus grosse que le boeuf... Mais je suis aussi quelqu’un qui tire avantage de ses malchances... Bref, voyez par vous-même.

Premier match de la saison de soccer, c’est 3-2 pour l’équipe adverse, ils nous narguent, nous provoquent. La tension est à son paroxysme, elle est palpable, une étincelle pourrait tout faire sauter. On s’insulte, on se court après (évidemment), personne ne se donne un pouce. Nous tirons de l’arrière par un simple but et je suis celui qui nivellera la marque, je le sais, je le sens, je suis prêt à tout.

Depuis le début du match, le gardien adverse, qui fait au moins 6’2 et 220 lbs nous renvoient dans notre zone à chaque fois qu’il a le ballon par de formidable bottés qui traverse tout le terrain. Il est le seul dans toute la ligue à réaliser pareil tour de force. Dans le langage commun, on appelle ça une brute, un dur de dur, une machine. Il reste environ 10 minutes au match et il faut absolument marquer, coûte que coûte, ou honte et abomination s’abattera sur nous.

Le ballon se dirige tranquillement vers le gardien, c’est ma chance, je pars à sa conquête. Je cours à pleine vitesse et le gardien adverse sort de son but pour en faire de même. Il veut jouer à ce petit jeu ? Il n’y a absolument aucune chance que je m’arrête, c’est moi qui nivellera la marque. Je suis à pleine vapeur et le gardien aussi. Le ballon approche, ce sera serré, je vais l’atteindre en premier, j’en suis certain. Mon pied pourrait défoncer n’importe quoi, c’est moi qui ai montré à David Bechkam comment botter un ballon...J’y suis presque, je vois l’ombre du gardien m’envelopper, rien à foutre ! Je m’élance de toute mes forces, il s’élance de toute ses forces et...

*POC*

- Tabar...

Le ballon a pas bougé, le gardien me regarde, je suis par terre, le pied en miette. J’ai l’impression qu’il va exploser. En fait, on dirait que je n’ai plus de pied, seulement une boule de feu qui grossit à chaque battement de coeur. Je ne peux même pas marcher dessus. Je sautille donc sur la ligne de touche en sachant pertinament que mon pied est fichu., tout comme mon orgueil... et ma saison. En plus, nous avons perdu le match. Je pense mourir. Je suis perdant sur toute la ligne...

Enfin, c’est ce que je croyais... Vous savez quoi ?

J’ai eu droit à ma première paire de béquilles... Laissez-passer direct pour la paresse et les fabulations de toute sorte ! Les gens te demande ce que tu as eu... tu racontes ton histoire... le gardien botte soudainement le ballon 10 verges plus loin... gagne 1 pouce...10 livres... et des fois... inspiré par ta bravoure, ton équipe remporte même le match !

Les filles te trouve courageux et t’es pas obligé de danser dans les bars pour attirer leurs attentions... Tu es un grand danseur, mais ça te frustre de ne pas pouvoir les rejoindres sur le dancefloor (pfft !). Tu peux demander aux gens de t’amener n’importe quoi, de te caller tes drinks... et souvent, on te l’offre parce que tu fais pitiés. Le ménage ? Impossible, des fois que je chuterais bêtement ? Tu peux pas travailler... mais tu as une vraie bonne raison...

...Tu es un héro, victime de ta bravoure... que peux-tu y faire ? En profiter peut-être...

...Appelons-ça un prix de consolation...

3 Comments:

At 5:13 PM, Blogger Num said...

Maudite vie sale...!!!!

 
At 4:55 PM, Blogger Olivier said...

Ma te foutre la volée à soir au tennis dirty, tu deviendras une victime toi aussi frippon. ;)

 
At 1:50 PM, Anonymous Anonymous said...

O man scrap pas notre belle saison de tennis qui ne fait que débuter;)! see you soon dude! tc

 

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